Rencontre avec le porteur de projet - LES TOURNIÈRES

1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous parler de votre rôle au sein de la coopérative Les Tournières ?


Je m’appelle Pierre Heldenbergh et je suis un acteur associatif et culturel liégeois depuis près de 30 ans.

En 2002 j’étais le président du centre culturel Barricade et de la librairie Entre-Temps. L’équipe, le conseil d’administration mais aussi de très nombreuxEUSES habitantEs du quartier discutaient régulièrement de l’intérêt de créer une coopérative immobilière à finalité sociale. A la fois pour pérenniser la vie des associations dans les bâtiments dont elles ne seraient pas les propriétaires, mais aussi que favoriser du logement à loyers modérés dans les quartiers victimes de gentrification comme l’est le village au cœur de la ville qu’est Pierreuse.

L’annonce de la vente publique des deux maisons qu’occupe l’asbl Barricade a accéléré le processus, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

2. Quelle est l’histoire derrière la création de la coopérative Les Tournières ? 

J’imagine que d’autres vous raconteront de manière imagée notre fondation et l’achat du bâtiment occupé par Barricade. Yannick Bovy, un proche de du centre culturel et des Tournières en a d’ailleurs fait une partie de son film sur Barricade en 2003. Je préfère de mon côté vous parler du choix du nom de la coopérative. 
 
Les Tournières dans la vie des campagnes sont les espaces aux extrémités des champs de culture où les tracteurs tournent pour repartir soit avec une charrue, soit avec de l’engrais, soit aux moments des récoltes. C’est une zone peu rentable pour les agriculteur.trice.s, et la région wallonne encourage les exploitations agricoles via des primes à laisser ces parties du champ en jachère permanente.


C’est donc un espace entre les talus à la vie totalement autonome et sauvage, et le champs qui doit être le plus productif possible. C’était un peu la place qu’avait trouvé Barricade les dernières années. Initialement totalement dans le monde radicalement alternatif et anarchiste, Barricade avait progressivement tisser des liens avec des réseaux associatifs plus classiques, mais aussi avec les syndicats et les mutualités liégeoises. Impliqué avec enthousiasme dans le mouvement altermondialiste, le centre culturel était devenu un des acteurs qui coordonnaient le forum social d’Autres Mondes. Une expérience originale qui défendait une dynamique fédératrice et de projets communes entre les différents mouvements sociaux de la cité ardente.
 
Lors du premier appel à coopérateur.trice.s pour l’achat des bâtiments qu’occupaient Barricade et Entre-Temps, les achats de parts étaient bien représentatifs de la dynamique entre les champs et les talus que construisait l’équipe de l’époque. Le nom était donc bien trouvé.

3. Quels étaient les besoins ou constats de départ auxquels vous souhaitiez répondre ?

Il y avait d’abord la volonté de pérenniser la présence des associations dans les bâtiments qui appartenaient à des propriétaires privés. L’objectif est donc bien d’acheter ces bâtiments pour qu’ils passent des mains de personnes privées à une propriété collective et à finalité sociale. Le centre culturel Barricade et la librairie Entre-Temps furent les premières projets à en bénéficier. Très rapidement le CPCR, le Beau-Mur, le kot à projets des Magasins du Monde Oxfam, le CNCD, Peuple et Culture, ATTAC, et beaucoup d’autres ont pu ensuite profiter de cet axe central des Tournières.

Mais la volonté des fondateus.trice.s était aussi d’encourager le maintien de logement de type social ou à loyers modérés dans les quartiers populaires victimes de gentrification. En partenariat avec l’asbl Thaïs, mais aussi avec des structures actives dans l’accueil des migrant.e.s, les Tournières ont rénové de nombreux bâtiments, et la location a été confiée à ces structures dont l’accueil et le suivi social est le métier de base.

4. À quoi vont servir les fonds collectés ?

Les fonds collectés serviront à rémunérer des référents techniques qui encadreront les bénévoles sur les chantiers participatifs du projet de Hermalle, dans le cadre de REECIT.

5. Un dernier message à faire passer aux Ecco-investisseurs (ou à ceux qui hésitent encore à investir dans un projet comme le vôtre) ?

Soutenir des coopératives immobilières comme les Tournières ou d’autres, c’est :

  • Confier une partie de son épargne sans prendre de risques (le bâtiment perd rarement de la valeur),
  • Pour soutenir des projets qui ont du sens et des valeurs,
  • Et que les financements pour le faire viennent au maximum de l’argent chaud de la solidarité citoyenne, plutôt que de l’argent froid du monde bancaire. 

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